C’est une phrase que j’entends très souvent : « Je chante faux, ce n’est pas pour moi. » Et pourtant… chanter juste, ça s’apprend. Oui, vraiment ! Ce n’est ni une question de don, ni de magie, mais un mélange de perception, d’écoute et de coordination. Alors si vous pensez que chanter juste est hors de votre portée, lisez ceci avant de tirer un trait sur vos rêves musicaux.
C’est quoi “chanter faux” ? Avant toute chose, posons les bases. Chanter faux, ce n’est pas avoir une “mauvaise voix” — ça, c’est une idée reçue ! Cela signifie simplement que la note que vous produisez avec votre voix ne correspond pas à la note attendue dans la mélodie.
Pourquoi cela arrive-t-il ? Parce que chanter juste demande une coordination entre ce que vous entendez, ce que vous imaginez, et ce que vous produisez vocalement. Si l’un des trois maillons de la chaîne est perturbé, la justesse en pâtit.
La bonne nouvelle : l’oreille, ça se travaille ! Notre oreille musicale est un peu comme un muscle. Chez certains, elle est plus développée dès le départ. Mais chez la majorité, elle a juste besoin d’un bon entraînement. En cours de chant, on apprend à :
Reconnaître les écarts de hauteur entre deux notes (c’est ce qu’on appelle l’intervalle),
Chanter une note entendue (reproduire un son avec précision),
Corriger soi-même quand on sent qu’on s’est écarté de la note juste.
Il existe des exercices simples, progressifs et ludiques pour ça. Et non, ce n’est jamais ridicule : c’est un apprentissage comme un autre.
Et la voix dans tout ça ? Parfois, ce n’est pas l’oreille le problème, c’est la voix qui n’obéit pas encore bien. Cela peut venir de tensions, de mauvaises habitudes, ou d’un manque de conscience corporelle. Par exemple, si vous poussez trop ou que vous êtes tendu·e, la voix aura du mal à “viser” juste.
En chant, on apprend aussi à relâcher, à respirer autrement, à trouver de nouveaux appuis. Le corps et la voix commencent alors à s’accorder avec plus de naturel. Et là, miracle : la justesse s’améliore sans même qu’on force !
Chanter faux… et alors ? Dans mes cours, je vois souvent des personnes très dures avec elles-mêmes. Elles s’excusent de leur voix, s’auto-sabotent, ou n’osent même pas chanter fort. Pourtant, ce qui compte, ce n’est pas d’être parfait, mais d’oser.
Le fait de chanter “faux” au début n’est ni grave, ni définitif. C’est juste un point de départ. Ce qui change tout, c’est la bienveillance avec laquelle on va travailler. Je dis souvent : on apprend à chanter comme on apprend à faire du vélo : en essayant, en tombant un peu, et en avançant à son rythme.
Ce qui fait la différence ? La régularité et l’écoute. Si vous chantez un peu tous les jours, même juste une note tenue ici ou là, votre oreille va s’ouvrir. Et plus vous écoutez activement la musique (en essayant de repérer les hauteurs, les mélodies), plus vous entraînez votre cerveau à “penser musicalement”.
L’important, c’est de ne pas vous juger, mais de vous écouter avec curiosité. Et, si possible, de le faire accompagné·e : un professeur peut vous guider, vous corriger en douceur, et vous faire gagner un temps fou.
Conclusion : Oui, vous pouvez chanter juste.
La phrase “je chante faux” ne doit pas devenir une prison. Elle peut être le début d’une transformation. Parce qu’avec un peu de pratique, beaucoup d’écoute, et un brin de patience, votre voix peut trouver son chemin. Et le plus beau dans tout ça ? Ce n’est pas de devenir parfait·e, mais de commencer à chanter avec plaisir, liberté… et justesse.
