Maurane nous a quittés sur la pointe des pieds. Un départ inattendu, comme une bougie qui s’est éteinte discrètement.
On a été surpris, elle n’était pas très âgée. On venait à peine de la voir réapparaître la veille à la télévision, lors d’un tour de chant pour la fête en hommage à Brel.
On l’a vue effectivement monter les marches de l’escalier qui la menait à la scène avec beaucoup de difficultés. C’est vrai qu’il y avait un petit moment que je ne l’avais plus entendue chanter.
Il faut dire que les derniers disques m’avaient vraiment déçue. Je les trouvais trop tristes. J’avais eu une mauvaise impression en la voyant faire de la publicité pour weight watcher. Ce n’était pas bon signe et j’avais le sentiment qu’elle reprendrait vite tous ses kilos.
J’ai eu l’occasion de croiser Maurane gare du Nord à Paris. Elle semblait complètement perdue et sous antidépresseurs. Cela m’avait attristée.
De nombreux chanteurs la décrivaient comme une personne drôle, avec beaucoup d’humour. Moi elle me semblait profondément triste. Il faut dire que ce n’est pas facile de devenir célèbre, d’être projetée sous les feux de la rampe si on n’a pas une vie familiale, ou un solide entourage à ses côtés. En effet passer de la scène, avec un public enthousiaste et se retrouver seule chez soi. Une situation qui peut vite devenir un peu schizophrénique.
J’aimais Maurane à ses débuts pour sa voix chaude, son style jazzy et surtout sa très belle musicalité.
J’avais adoré chanter « le boggie du bagout », « la chanson de l’Autruche », « Toutes les mamas » et puis elle a adopté un style différent, plus mélancolique : « Tu es mon autre », »L’un pour l’autre », « Tout pour un seul homme », « Au clair de ma plume »,…
Au revoir Maurane